Responsable: Dr Laetitia PLISSON

 

 

Notre pôle « Voix et Déglutition »  est un endroit unique pour l’évaluation, le traitement et la prévention des troubles de la voix et de la déglutition. En offrant des soins complets de la voix – y compris des soins préventifs, diagnostiques et une gamme complète de traitements pour les adultes et les enfants, l’équipe « Voix et Déglutition » réponds à la demande régionale de soins. Cette équipe unique et multidisciplinaire d’oto-rhino-laryngologistes, de laryngologistes et d’orthophonistes du Centre traite tous les types de patients, notamment atteints de cancers, de maladies neurologiques dégénératives  mais aussi les professionnels de la voix tels que les chanteurs professionnels, les comédiens, les enseignants. De manière à ce que les patients reçoivent des soins les plus complets possibles, nous travaillons également en étroite collaboration avec d’autres spécialistes au sein du CHU, notamment des gastro-entérologues, des pneumologues et des neurologues.

L’ Hôpital de Jour de Déglutition et de Phoniatrie permet à nos médecins le temps d’une journée d’hospitalisation d’évaluer et de traiter nos patients pour adapter le mieux possible les thérapeutiques à domicile.

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INJECTION DE BOTOX POUR LES DYSPHONIES SPASMODIQUES, LES TROUBLES DE LA DEGLUTITION ET DE LA SALIVATION

Des injections de toxine botulinique A (BOTOX®) sont réalisées pour le traitement de la dysphonie spasmodique (SD) depuis plus de 20 ans. La sécurité et l’efficacité de cette procédure a été abondamment documentée dans la littérature médicale. Ces injections aident à contrôler les spasmes vocaux associés aux dysphonies spasmodiques en affaiblissant temporairement suffisamment les muscles des cordes vocales pour permettre un son plus harmonieux. Une fois l’injection éliminée, la voix recommence à se spasmer et une autre injection est nécessaire (généralement, tous les 3 mois). L’injection de toxine botulique est aussi réalisée dans les troubles de déglutition en rapport avec une hypertonie du « Sphincter Supérieur de l’Oesophage » ou SSO et permet à des patients n’arrivant plus à s’alimenter, de s’alimenter de nouveau oralement. Enfin, nous utilisons la toxine botulique en injection intraglandulaire pour réduire la salivation excessive responsable des bavages chroniques.

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LESIONS BENIGNES ET INFLAMMATOIRES DES CORDES VOCALES

Il existe de multiples lésions non cancéreuses des cordes vocales pouvant expliquer une dysphonie (voix cassée) ou une fatigabilité vocale.

Voici les principales  résumées ici:

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Nodules

Ce sont des lésions très communes caractérisées par l’inflammation et la dégénérescence de la couche superficielle des cordes vocales. Ils peuvent varier en taille d’une tête d’épingle à la taille d’un petit pois. Ils se produisent généralement sur les deux plis vocaux dans leur tiers antérieur et peuvent être considérés comme aigus (traumatisme vocal récent) ou chronique (mauvaise utilisation vocale à long terme). Plus les lésions et le mésusage vocal sont présents, plus les lésions sont susceptibles de devenir dures et plus difficiles à guérir. Ils sont souvent vus chez les enfants qui sont bruyants(garçons) et les jeunes filles. La meilleure forme de traitement est l’orthophonie.

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Polypes

Il s’agit d’une lésion remplie de liquide habituellement trouvée au 1/3 moyen d’une des cordes vocales. Ils ont souvent inflammatoires et peuvent grossir rapidement. Ils peuvent avoir des apparences différentes, telles qu’un polype « en battant de cloche » suspendu à une pédicule, ou un polype sessile  c’est a dire englobant une grande partie de la corde vocale. La dégénérescence polypoïde se produit souvent chez les fumeurs chroniques. Une variante est l’œdème bénin de Reinke où les cordes vocales se « ballonisent ». Les lésion les plus importantes nécessitent souvent une intervention chirurgicale au laser avec rééducation orthophonique pré et postopératoire pour de meilleurs résultats.

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Kystes

Ces lésions bénignes sont généralement unilatérales ou se produisent uniquement dans l’un des cordes vocales. Souvent, ils sont plus profond que les couches externes de tissus et sont appelés kystes intracordaux. Le kyste est généralement ferme mais rempli de liquide, ce qui entraîne une raideur générale du pli et réduit l’onde muqueuse et l’amplitude des vibrations. Ils peuvent se produire plus près du bord d’attaque du pli, rendant le diagnostic plus délicat avec une confusion possible pour un nodule ou un polype. Ils peuvent être congénitaux, mais aussi suite à un malmenage vocal ou en raison d’un blocage des glandes muqueuses. L’étiologie de cette lésion reste largement inconnue. Des kystes bilatéraux sont rares mais ont été décrits. Le traitement implique généralement à la fois une intervention chirurgicale par chirurgie laser sous microscope et une rééducation orthophonique pré- et post-chirurgicale.

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Granulomes et ulcères de contact

Ces lésions sont provoquées par une irritation du larynx postérieur au niveau des aryténoïdes (cartilages qui se connectent aux cordes vocales et aux divers muscles qui contrôlent le mouvement des cordes vocales). Cette irritation peut être secondaire à un malmenage vocal, à une toux chronique ou à RGO (reflux gastrique qui remonte jusqu’au niveau du larynx). Ils peuvent également provenir d’une intubation chirurgicale. En raison de la localisation de ces lésions, elles n’affectent pas la voix de manière significative. Cependant, les patients se plaignent souvent d’une douleur localisée dans la gorge, d’une limitation de la gamme de hauteur vocale ou d’une fatigue vocale. Les ulcères de contact sont généralement de petites lésions d’apparence ulcérée, rougie et enflammée et sont souvent unilatérale. Le traitement nécessite souvent l’association d’un traitement médical et d’une rééducation orthophonique.

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Leucoplasie et kératose

Ces lésions plus diffuses se trouvent à la surface des cordes vocales et sont généralement considérées précancéreuses. Ils doivent être biopsiés pour un diagnostic définitif. Ils sont supposés se former à la suite d’une exposition chronique à des irritants chimiques tels que le tabac et l’alcool. La leucoplasie apparaît comme une épaisse couche blanche recouvrant l’un des plis vocaux ou les deux, tandis que l’hyperkératose apparaît comme une excroissance irrégulière ressemblant à une feuille sur la surface des cordes vocales. Le traitement implique une rééducation orthophonique et une intervention médicale, mais il est bien plus efficace lorsque les irritants chimiques ont été éliminés… Ainsi, les patients sont fortement incités à arrêter le tabac et à réduite leur consommation d’alcool.

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Papillome

Ces lésions sont des excroissances verruqueuses causées par le HPV aussi appelé « Human Papilloma Virus ». Ces lésions se développent rapidement et couvrent généralement de larges zones au niveau des cordes vocales, des structures ventriculaires ou supraglottiques et sous-glottiques. Ils peuvent causer des troubles respiratoires s’ils ne sont pas traités de manière agressive, généralement avec des microchirurgies laryngées répétées et des injections de Cidofovir. Ces lésions reviennent souvent et les patients doivent être vus par leurs ORL plusieurs fois par an pour surveillance. Les patients développent souvent des lésions cicatriciels à la suite de chirurgies multiples. Cela peut affecter considérablement la qualité de la voix. En plus de la chirurgie, l’orthophonie est utile pour aider les patients à  prendre conscience de la qualité de leur voix et de ces changements qui pourrait signaler une repousse de la lésion. L’orthophonie peut également aider à optimiser la qualité vocale en post-opératoire, en aidant à compenser les effets néfastes du développement des tissus cicatriciels.